Le travail thérapeutique Premières démarches - Précisions utiles
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Rencontrer un psychothérapeute n'est pas un acte anodin. Cela peut entraîner des réactions de méfiance, de peur et de suspicion.
Pourtant, cette démarche améliore de façon sensible sa qualité de vie, par exemple lorsqu'on traverse une mauvaise passe, ou si l'on est entravé dans sa vie par un (ou des) dysfonctionnement(s) passagers ou récurent(s), ou encore si l'on a le désir de mieux se connaître et se comprendre.
La démarche introspective facilite le rapport que l’on entretient avec soi-même, mais également avec les autres.
Pourquoi consulter ?
Il y a 2 raisons principales qui amènent à consulter un psychothérapeute :
- des problèmes existentiels trop lourds ;
- des symptômes plus ou moins handicapants dans sa vie quotidiennes.
Les problèmes existentiels :
A chaque étape de la vie, il y a des passages difficiles à négocier : l'adolescence, le mariage et le divorce, les problèmes dans la vie de couple, l'arrivée et le départ des enfants, des difficultés au travail ou le chômage, la retraite, la maladie, le deuil, un épisode traumatisant...etc. Toutes ces épreuves que tout humain est plus ou moins amené à traverser un jour ou l'autre. Tout le monde n'est pas « armé » pareillement pour affronter ces changements.
Tout dépend de notre histoire personnelle. Nous a-t-elle consolidés, suffisamment préparés à tous les aléas de la vie ? Ou au contraire nous a-t-elle fragilisés, rendus vulnérables ?
La plupart du temps, nous pensons pouvoir régler nous-mêmes ces difficultés. Nous croyons que le temps finira par arranger les choses. Malheureusement, il n'est pas toujours possible de trouver en soi ou dans son entourage les ressources nécessaires pour faire face à la situation.
Un professionnel peut alors nous aider. Une psychothérapie permet de déterminer et d'affronter les problèmes en douceur pour les résoudre de façon satisfaisante et durable.
Les symptômes :
Il s'agit d' « anomalies » que nous remarquons nous-mêmes ou que notre entourage nous fait remarquer. Elles sont plus ou moins handicapantes dans notre vie, se répètent et ne disparaissent pas.
Il est impossible de tous les énumérer ici mais les plus importants symptômes sont : la dépression, l'angoisse, la phobie, les troubles du comportement de type boulimique ou anorexique, cleptomaniaque...etc, l'inhibition, la procrastination, l'agressivité et la violence, une sexualité insatisfaisante, ...etc.
Pour la plupart des symptômes psychiques la médecine peut proposer des traitements médicamenteux souvent indispensables pour atténuer les souffrances comme les antidépresseurs qui aident les dépressifs ou les anxiolytiques pour les anxieux. Cette aide peut s'avérer très utiles le temps que la thérapie par la parole fasse son effet, mais elle ne permet pas de traiter le fond du problème.
Quand consulter ?
Comme pour tout problème d'ordre physique, il vaut mieux agir au plus tôt.
Mais le premier signe d'alerte est l'apparition d'une souffrance psychique. Souvent elle n'est pas évidente à repérer et les premiers signes viennent des proches car elle est contagieuse. Nous connaissons tous le cas classique du dépressif qui n'arrive pas à reconnaître qu'il souffre de dépression. Il faut le temps pour cela.
Souvent cette souffrance psychique ne s'exprime pas directement et a besoin de se dire sur le corps : céphalée, mal de ventre, perturbation digestive, malaise dit « vagal » ...etc.
La décision de consulter ne peut pas être prise tant qu'il n'y a pas eu cette prise de conscience d'une souffrance.
Puis, il y a une seconde prise de conscience : on n'y arrivera pas seul, pas même grâce aux proches. Il faut se faire aider par un professionnel.
En d'autres termes, on consulte :
- pour des problèmes existentiels, lorsqu'on s'aperçoit que l'épreuve à traverser est trop lourde à porter seul ou avec son entourage et qu'on a besoin de quelqu'un d'extérieur, neutre et bienveillant ;
- pour des symptômes, dès qu'ils commencent à entraver ma vie et celle de mes proches.
Qui consulter ?
Un psychiatre ? Un psychologue ?
Le psychiatre est un médecin formé au diagnostic psychiatrique et au traitement par voie médicamenteuse des symptômes. Il traite les grandes pathologies psychiques, les psychoses, les troubles maniaco-dépressifs, les dépressions sévères...
Mais il n'est pas formé à la psychothérapie. Toutefois certains médecins psychiatres complètent leur formation initiale par un module de psychothérapie. Et certains mêmes, mais ils sont beaucoup plus rares aujourd'hui, font un travail sur eux-mêmes, une psychothérapie, voire une psychanalyse.
Le domaine de la psychologie est très vaste, mais le seul psychologue formé et habilité à soigner, à traiter les pathologies psychiques est le « psychologue clinicien ». Il s'agit d'un titre universitaire protégé qui atteste d'une formation au diagnostic psychiatrique et au traitement par la parole. Il n'est pas habilité à prescrire des médicaments. Une liste (Adeli) est consultable à la DASS de chaque département qui atteste du titre de Psychologue Clinicien installé en libéral.
Le psychologue clinicien est donc un psychothérapeute. Mais comme le médecin psychiatre, sa formation initiale ne le contraint pas à un travail sur lui-même. Là aussi certains cliniciens font la démarche analytique sur eux-mêmes.
La question de la démarche d'introspection personnelle du thérapeute est primordiale dans le choix de son psychothérapeute. Car elle garantit une qualité d'écoute et une neutralité dans les rapports. En effet, un psychiatre ou un psychologue clinicien qui est suffisamment au clair avec lui-même aura une écoute dégagée de ses problèmes personnels et de tout ce qui peut entraver le bon déroulement de la thérapie.
En conclusion, psychiatre ou psychologue, l'important c'est le travail analytique qu'il a fait sur lui-même.
Que se passe-t-il en psychothérapie ?
La psychothérapie consiste à rencontrer le psychologue en entrevue individuelle, ou en couple pour les thérapies de couple, dans son bureau, pendant une durée de temps fixe (½ heure, ¾ d'heure ou une heure), chaque semaine. La régularité du rythme des séances est primordiale pour la réussite du traitement. Un rythme trop haché, discontinu mettrait la thérapie en échec.
On laisse souvent entendre que le psychologue se tait, qu'il ne dit jamais rien. Ou au contraire qu'une thérapie est l'équivalent d'une conversation entre amis : « ce n'est pas utile de consulter un psychologue puisque je peux me confier à un ami ». Rien de tout cela n'est vrai.
Tout d'abord, il ne s'agit pas d'une conversation engagée pour le plaisir d'être en compagnie d'une autre personne : les échanges entre le psychologue et son patient sont orientés et visent des objectifs précis. Tous les sujets peuvent être abordés s'ils servent à atteindre ces objectifs. L'échange est axé sur votre vie personnelle, vos sentiments et sur ce qui est important pour vous. Il prend souvent en compte votre passé, et tout particulièrement votre enfance.
Contrairement à un ami, le psychothérapeute a une position de neutralité affective et il est soumis à un devoir de confidentialité. Tout ce qui est dit dans son cabinet n'en sort pas.
Ensuite, il est vrai que l'écoute attentive du psychologue fait partie de la thérapie. Mais il intervient également, il pose des questions, commente ce que vous dites, vous demande des précisions et vous aide à exprimer des sentiments, des émotions, et à relater des événements.
La première entrevue
La première entrevue constitue un moment privilégié, non seulement pour prendre contact, mais aussi pour s'informer et évaluer s'il y a lieu de s'engager dans une psychothérapie.
Il est indispensable de briser la glace, de faire connaissance afin de jeter les bases d'une relation de confiance mutuelle. Vous pourrez déjà vous exprimer franchement sur les difficultés auxquelles vous êtes confronté. Ceci permettra au psychologue d'évaluer de quelle façon il est en mesure de vous apporter une aide professionnelle. Cette étape d'évaluation peut s'étendre sur 2 ou 3 séances de travail.
C'est aussi l'occasion pour vous d'évaluer le psychologue et de poser toutes les questions qui vous tracassent. Même si vous vous sentez anxieux, nerveux ou très préoccupé par vos difficultés personnelles, ce qui est normal lors d'une première consultation, il demeure important que vous preniez le temps de vous informer.
Vous sentirez très vite par vous-même si le thérapeute a une bonne capacité d'écoute. Méfiez-vous des soi-disant « psy » qui parlent beaucoup trop en vous expliquant la vie. Vous n'êtes pas là pour ça !
Si vous décidez de vous engager dans une psychothérapie, le psychologue fixera avec vous le cadre de travail : le rythme et la durée des séances, la régularité des séances, le montant des honoraires, quand et comment payer.
Les honoraires
Si vous consultez en cabinet privé vous devrez acquitter les honoraires du psychologue. Ces honoraires ne sont pas remboursés. Certaines mutuelles remboursent en partie des consultations chez un psychologue clinicien.
Les tarifs des consultations ne sont donc pas fixés par la loi. Par conséquent , le montant de ces honoraires peut varier d'un psychologue à l'autre.
Toutefois certains praticiens s'adaptent aux possibilités des patients. Selon la situation financière, on peut trouver un tarif qui rende la thérapie possible. Sur un plan éthique, il est compliqué de laisser partir une personne en souffrance sous prétexte qu'elle ne pourra pas payer le prix fort.
Mes droits
Vos droits sont protégés lorsque vous consultez un psychologue. Certains « praticiens » qui ne sont pas psychologues utilisent toutes sortes de titres comme, par exemple « psychothérapeute », ou « spécialiste en relations humaines », ou encore « coach ».
Afin de protéger vos droits, assurez-vous de l'identité professionnelle de la personne consultée. Un psychologue qui propose des traitements et des soins doit posséder le titre de « psychologue clinicien » et doit pouvoir vous présenter son numéro Adeli, délivré par la DASS de son département.
Par ailleurs, tous les psychologues se soumettent aux règles professionnelles définies par le Code de déontologie du Psychologue. Ce code pose le principe général des droits de la personne et la préservation de sa vie privée en garantissant notamment le secret professionnel.
La durée
Une psychothérapie est un processus de changement. Nous savons tous que changer des comportements, des attitudes, des réactions n'est pas chose facile et instantanée. Dans la plupart des cas, vous ne pourrez pas atteindre vos objectifs en quelques semaines.
Il faut prévoir une période de 6 mois à un an avant de voir les premiers effets significatifs. Méfiez-vous de ces méthodes qui promettent des résultats en quelques séances, comme si on vous proposait d'apprendre le russe en 10 leçons.
La durée de la psychothérapie dépend de nombreux facteurs, tels que la gravité des problèmes, la nature des objectifs visés et la durée de la période d'adaptation, et peut donc nécessiter un travail supérieur à une année.
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